Communiqué de la FCE : Un chercheur canadien est libéré d’une prison ougandaise après avoir été la cible de fausses allégations par la société Bridge International Academies Ltd.

La Fédération canadienne des enseignantes et des enseignants (FCE) est scandalisée de l’arrestation d’un chercheur canadien que la police ougandaise a ensuite interrogé pendant deux jours à la suite de fausses allégations par une société commerciale qui s’ingère dans l’éducation en Ouganda.

Curtis Riep, un étudiant au doctorat de l’Université de l’Alberta, était en Ouganda où il travaillait légitimement pour le compte de l’Internationale de l’Éducation (IE). Il y étudiait l’incidence de la société Bridge International Academies Ltd. (BIA) qui administre un réseau d’écoles à but lucratif et à faible coût en Ouganda ainsi qu’au Kenya, au Nigéria et, bientôt, au Libéria.

Curtis Riep a expliqué dans ses mots que, selon l’officier de police principal chargé de l’affaire, BIA l’avait accusé d’être un « ennemi de l’entreprise », mais qu’il n’avait pu obtenir de clarification de ce que cela signifiait exactement.

Le jour de sa libération, aux dires de Curtis Riep, les agents de police se sont assis avec lui et l’ont prié d’être prudent, parce que, selon eux, BIA allait essayer de l’empêcher de faire son travail.

« Les policiers m’ont dissuadé de sortir le soir, m’ont encouragé à déménager dans un hôtel plus sûr et m’ont suggéré de ne pas avoir d’échanges avec des personnes inconnues, de limiter mes déplacements et de protéger les données et l’information que j’avais colligées jusque-là sur BIA », explique Curtis Riep, maintenant de retour à Calgary, sain et sauf.

Pour sa part, la présidente de la FCE Heather Smith a ajouté : « Les tentatives d’intimidation de BIA montrent à quel point la société a peur qu’on lève le voile sur ses activités. Nous savons que ses pratiques ont fait l’objet de nombreuses critiques. Notamment, on lui a reproché d’engager du personnel non qualifié pour enseigner des leçons standardisées, déjà préparées, dans des installations scolaires inadéquates. »

« Nous tenons à remercier de tout cœur notre organisation partenaire, le Uganda National Teachers’ Union qui a volé à la défense de Curtis Riep, comme s’il était l’un des leurs, a expliqué Heather Smith. Et nous sommes très reconnaissants à l’ambassade du Canada qui a aidé à obtenir la libération de Curtis Riep. »

BIA a récemment dû suspendre ses projets d’expansion après que le gouvernement de l’Ouganda lui a reproché de ne pas respecter les règlements régissant les écoles. BIA bénéficie entre autres du soutien de la multinationale Pearson, des milliardaires Bill Gates et Mark Zuckerberg, du département du Développement international du Royaume-Uni et de la Banque mondiale.